woensdag 8 april 2009

l'histoire du premier mai

Pour beaucoup de gens le premier mai est simplement un jour de congé, une journée loin du patron, de l'usine ou de la monotonie étouffante des bancs d'école. Pour d'autres, l'important est d'aller au cortège du Premier Mai où les chefs de partis et les leaders du syndicat se font ,pour une journée ,passer pour des socialistes sincères. On agite les drapeaux rouges, il pleut des fausses promesses, le chef de parti s'adresse à la foule avec 'camarades' et on chante l'Internationale. Pendant un instant il y a une étincelle d'espoir pour un monde meilleur, le souvenir de la lutte violente des temps passés se ranime un instant, mais le lendemain les 'représentants du peuple' sont bien dans leur peluche au parlement, à table avec les patrons dans quelconque conseil d'entreprise en train de trahir les interêts de 'leurs camarades'. Les travailleurs/ses repassent sous la porte de l'usine les épaules basses, les élèves continuent à végéter à l'école, les prisons et les centres fermés restent fermés et l'étincelle d'espoir du premier mai est vite oubliée.
Le remue-ménage trivial de la journée du travail est tellement ridicule qu' il est impossible de ne pas réagir. Il y a deux ans Gand a connu un "défilé du recul" un peu agité mais combatif, fait par des anarchistes toutes tendances confondues. L' année passée le premier mai a été proclamé la 'journée de l'Anarchie'. Cette année aussi on organise une manifestation, cette fois avec un message anticapitaliste clair. Peut-être s'agit-il d'un recommencement de toute une série d'actions révolutionnaires , la reprise d'une tradition, car nous ne devons pas oublier que les racines du premier mai sont intimement mêlées à l'histoire du mouvement anarchiste.

Un bout d'histoire

A la fin du 19ième siècle les Etats Unis étaient la scène d'une lutte sociale effervescente. La classe ouvrière vivait dans la misère et le capitalisme sauvage causait une pauvreté sans espoir. L'élite politique conforme à sa logique de marché dogmatique,refusait chaque demande d'une politique sociale. De ce fait la population ouvrière se radicalisait en organisant des grèves sauvages, des manifestations de masse et d'autres actions directes. Au premier mai 1886 une grève générale et nationale était proclamée pour la journèe de travail de 8 heures. Parallèllement les anarchistes organisaient des actions locales. A Chicago, où le mouvement ouvrier était fort et l'anarchisme avait beaucoup de partisants, 40.000 travailleurs/ses faisaient la grève. La manifestation énorme qui défila dans les rues se déroula dans le calme. Deux jours plus tard (il y avait toujours la grève à Chicago) des émeutes ont éclaté entre des grèvistes et des briseurs de grève. La police tira sur les manifestants et il y eut plusieurs morts. En toute hâte les anarchistes organisèrent un rassemblement et imprimèrent des tracts contre l'état et son appareil de répression violent. A ce rassemblement ,au marché du Haymarket ,on fit des discours et on lança un appel à des actions ultérieures. Subitement les forces de l'ordre ont chargé et pendant l'accrochage qui suivit une bombe a été jetée dans les rangs de la police. Ensuite la police a commencé à tirer dans la foule et le Haymarket devint un bain de sang. Le lendemain 8 personnes du noyau dur du mouvement anarchiste ont été arrêtées et présentées comme bouc émissaire. Elles furent toutes condamnées pour meurtre et conspiration contre l'Etat, alors que l'enquête sur l'assassinat n'avait pas été approfondie et qu'aucune preuve n'avait été apporté . Trois ont été condamnées à perpétuité, une s'est suicidée et les quatre autres ont été pendues, depuis lors elles sont connues comme les martyres de Haymarket.
Ultérieurement on apprit que la bombe avait été jetée par un agent-provocateur et que les militants anarchistes étaient innocents. Ils furent victimes de la jouissance de l'Etat et des angoisses de la bourgeoisie craignant de perdre ses privilèges.
Choquée par cette répression cruelle l'internationale socialiste a décidé en 1889 de commémorer ce drame tout les ans et de proclamer le premier mai comme journée internationale du travail, de sorte que le carnage de Haymarket ne soit jamais oublié. Les anarchistes dirent que le premier mai ne devait pas devenir un jour de fête mais une journée de lutte.

le premier mai aujourd'hui

En 2009, le Premier Mai n'est plus considéré comme une journée de lutte mais plutôt comme une réunion politiquement vide de sociaux-democrates plus soucieux de leur image dans les médias que d'en faire une journée de lutte sociale.

Comment les politiciens SPA (PS) arrivent à articuler 'Debout les damnés de la terre' alors que pendant des années ils ont participé à ce que les damnés de la terre deviennent des illégaux et des expulsables dans des centres fermés, que les travailleurs/ses doivent travailler plus et plus longtemps pour moins de salaire, lorsque le patronat maintient un style de vie décadent.? Le bourgemestre de Gand, qui se dit un vrai socialiste, est responsable du sort de beaucoup de familles Roms qui sont persécutées et doivent vivre dans les rues, alors qu'il y a des centaines de bâtiments vides. C'est clair que le 'vrai socialiste' a oublié la troisième strophe de l'Internationale ('L'Etat comprime et la loi triche').

Cette année , nous réclamons que le Premier Mai redevienne une réelle journée de lutte. Plus que jamais le combat pour la liberté, l'égalité et la solidarité est nécessaire. Soyons tous(tes) au
premier mai!

Anarchie! Révolution Sociale! La rue est à nous!

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